L’activité naturaliste, que l’on peut définir par l’étude et l’inventaire des non-humains (animaux, végétaux, minéraux) serait caractérisée par une certaine subjectivité issue de l’importance de ces dimensions sociales et sensibles. Dû à leurs impératifs économiques, les secteurs privés et publics participent à modeler une forme particulière de l’activité naturaliste. Centrée sur une objectivité légitimatrice, elle permettrait de justifier à la fois un certain contrôle du vivant et des luttes contre la crise écologique, ce qui n’est pas sans poser de nombreux problèmes. Pour certains naturalistes salariés de bureaux d’études environnementaux, la différence entre leur volonté de protection du vivant et la réalité parfois destructrice de leur activité est ainsi source d’une « dissonance cognitive ». Les moyens de lutte légitime contre la crise écologique trouvent leurs limites dans le monde naturaliste, menant à l’apparition de collectifs de naturalistes contestataires. L’activité naturaliste serait donc aujourd’hui soumise à des transformations liées aux différentes perceptions de la crise écologique et de ses solutions, tout comme les pratiques associées aux différentes formes de l’activité naturaliste constitueraient des moyens diversifiés pour lutter contre la crise écologique. C’est donc ces transformations qui seront étudiées, par le biais des différentes pratiques existantes ainsi que par l’étude des différents registres d’actions utilisés dans le monde naturaliste.