Doctorante
Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne
École doctorale de géographie de Paris
Année de première inscription : 2016
Master d’origine : Master d’urbanisme (à KTH Stockholm)
Directrice de thèse : Alia Gana
Atelier du LADYSS : Atelier 2 – Transitions : organisations, territoires et sociétés
Tunisie, inégalités, accès aux ressources, écologisme populaire, environnement, cadre de vie, mobilisations
Protestations et mobilisations « environnementales » dans la Tunisie post-2011 : les prémisses d’une écologie politique ?
La « révolution » du 14 janvier 2011 en Tunisie a fait remonter à la surface des revendications qui, dans le contexte fortement répressif de la dictature de Zine el Abidine Ben Ali, étaient maintenues sous silence. Ainsi, après 2011, une multitude de mobilisations, protestations, manifestations, sit-in, grèves de la faim, ont émergé en rapport avec des questions sociales, économiques, politiques, culturelles mais aussi environnementales.
En effet, la Tunisie fait face à une situation écologique délicate : changement climatique, pressions accrues sur les ressources, défaillances des politiques de gestion environnementale, processus de privatisation…
Comme dans la plupart des mouvements au Sud s’inscrivant dans ce que Martinez-Alier nomme « l’écologisme populaire », il semble que c’est dans la mesure où les conditions environnementales affectent la vie sociale que des actions collectives en lien avec des aspects écologiques se mettent en place. On note ainsi une forte présence de mouvements pour l’accès aux ressources, notamment l’eau, et pour le « droit à un environnement sain ».
L’objet de cette recherche se situe à la croisée des problématiques environnementales, sociales et spatiales : ces deux dernières semblent avoir une incidence sur les motifs des mobilisations et les façons dont elles se manifestent.
La recrudescence de mobilisations « environnementales » en Tunisie reflète-t-elle l’émergence d’une écologie politique en construction, qui appelle à une transformation du modèle économique et social actuel pour y inclure les intérêts écologiques ? Se contente-t-elle de témoigner différemment des profonds déséquilibres sociaux et territoriaux qui ont déjà contribué à alimenter les soulèvements populaires de 2010-2011 ?