Au Burkina Faso, la filière cotonnière est confrontée à des difficultés liées à la baisse tendancielle et à la volatilité croissante des cours de la fibre, à la stagnation de la productivité et des rendements, au déficit pluviométrique et aux fluctuations franc CFA/dollar.
Selon nous, en dépit du fait que des facteurs internationaux, indépendants de la production de coton constituent un frein à l’accroissement des revenus, il y a matière à rehausser ces revenus ou tout au moins à les stabiliser. Nous faisons l’hypothèse que la valorisation les résidus du coton peut jouer très favorablement dans ce sens, en faveur des producteurs. En effet, les tiges de coton sont brulées chaque année afin de libérer les champs pour les cultures de la saison suivante. Notre postulat est qu’en transformant ces vieux cotonniers en combustible (charbon par exemple) ou en compost, les producteurs accroitraient leurs revenus.
L’indice de fructification du coton (rapport poids de la partie aérienne/poids des capsules) est d’environ 2,5 au Burkina Faso selon l’INERA . Ce ratio révèle la disponibilité de grandes quantités de biomasse potentiellement utilisables aux fins de l’accroissement des revenus. Notre travail consiste, dans une perspective opérationnelle, à montrer la véracité de notre propos, c’est-à-dire à vérifier que la biomasse issue de la production cotonnière est susceptible d’améliorer les revenus des producteurs de coton.
Il n’existe aucune étude au Burkina Faso abordant la question du coton comme nous entreprenons de le faire, à savoir un travail qui porte sur l’amélioration des revenus des producteurs sous l’angle de la transformation des résidus agricoles, notamment du coton. Ce travail de recherche comporte de nombreuses ramifications concernant les décisions paysannes de produire du coton parmi d’autres cultures principalement vivrières, sur la plasticité des systèmes agraires, sur l’efficacité des systèmes de vulgarisation et de commercialisation du coton, sur la production d’énergie domestique et son marché, sur la technologie de la transformation des tiges de coton en charbon, sa rentabilité, sur les impacts environnementaux de ces activités. Nous estimons que les populations des zones où le coton est produit devraient être proportionnellement moins pauvres puisque leurs revenus monétaires sont théoriquement plus élevés que la moyenne des agriculteurs non producteurs de coton.