Doctorante
Université Paris Cité
Ecole Doctorale 624 – Sciences des sociétés
Année d’inscription : 2022
Année de soutenance prévue : 2026
Atelier 6 – Spatialité des vivants
Géographie
Directeurs de thèse : François Bouteau (LIED) & Étienne Grésillon
interdisciplinarité, représentations, pratiques, sensibilité végétale
(Ré)apprendre à connaître les plantes par le prisme des sciences avec le podcast Restez pas planté là ! et le livre Sensibles par nature : la vie invisible des plantes révélée par les sciences
De la cellule végétale aux perceptions scientifiques : une exploration multiscalaire et interdisciplinaire de la sensibilité des plantes
Malgré des découvertes biologiques autour de la sensibilité des végétaux au XIXe siècle, nos sociétés occidentales ont continué à considérer les plantes suivant le paradigme aristotélicien, celles-ci étant essentiellement perçues comme insensibles et considérées comme une ressource. Depuis le début du XXIe siècle, ce sujet connaît un renouveau significatif, porté à la fois par les sciences naturelles, les sciences humaines, et les acteurs de la médiation scientifique.
Inscrite dans une démarche interdisciplinaire, cette étude de la sensibilité végétale se déploie à plusieurs échelles : de la cellule, à la plante entière, jusqu’à celles des pratiques sociales et scientifiques. En tant que biologiste, il s’agit de chercher à comprendre les capacités des plantes à percevoir, intégrer et répondre à des stimuli extérieurs. Cette recherche a été menée en essayant de mettre en évidence les effets d’un anesthésique, la lidocaïne, sur des cellules végétales et sur des plantes entières. L’effet ubiquiste des anesthésiques sur l’ensemble vivant, déjà connu depuis les travaux de Claude Bernard, interrogent la question de la sensibilité de tous les vivants et donc les frontières établies entre les règnes du vivant. Ce positionnement a structuré ma démarche : faire l’expérience de la biologie pour mieux saisir ce que ces pratiques biologiques produisent en termes de compréhension de la sensibilité des plantes. En tant que géographe, le travail a mis en place différentes méthodes d’analyse quantitatives et qualitatives (analyse de discours, questionnaire, entretien) pour explorer les cadres épistémiques de la sensibilité du végétal construit par des chercheurs de différentes disciplines. Cette démarche empirique originale croisée a permis de mettre en dialogue différents niveaux d’analyse et registres de savoirs, en articulant pratiques de laboratoire et discours scientifiques sur le monde végétal.
Ce travail soutient une pratique concrète de l’interdisciplinarité, non comme injonction formelle ou alignement conceptuel, mais comme exploration modeste, méthodiquement articulée, destinée à ouvrir des pistes plus que donner des réponses.
Sensibles par nature : la vie invisible des plantes révélée par les sciences (2025). Éditions Ulmer