La maltraitance envers les enfants touche toutes les populations en terme géographique mais également toutes les couches de la société. Ces violences entraînant des conséquences à long termes sur les adultes survivant et le nombre de victimes étant élevé, ce sujet est aujourd’hui considéré comme un enjeu de santé publique fort. Le repérage des maltraitances se fait principalement via les services médico-sociaux départementaux, l’Éducation nationale et le volet judiciaire. Les soignants, notamment libéraux, participent peu au repérage alors même que quasiment tous les enfants passent par le système de soin (en ambulatoire, à l’hôpital ou à l’école). Plusieurs facteurs rentre en compte pour expliquer cette moindre participation : de l’absence de formation, à « l’aversion de voir » la violence envers les enfants, notamment au sein de sa propre classe sociale, en passant par tout un système de représentations négatives.

A partir d’une étude de cas sur les six communes appartenant à la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) des Hauts-de-Bièvre, cette thèse interrogera la place particulière des soignants du territoire dans cet écosystème de la protection de l’enfance, dans un contexte où ils sont en retrait concernant le repérage des maltraitances. Il s’agit alors d’étudier ces systèmes locaux d’acteurs et d’actions (faites et en train de se faire) sur le territoire de la CPTS, comme facteurs de réponses et capacités différenciés à prévenir, détecter et prendre en charge les maltraitances infantiles.