UMR7533

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Aurélien Gabriel Cohen

Docteur
Université de Paris
École doctorale Sciences des Sociétés (ED 624)
Année de première inscription : 2017

Thèse soutenue : 17 novembre 2023

Géographie et Philosophie des Sciences

Directeur de thèse : Denis CHARTIER
Co-directeur/Co-directrice de thèse : Virginie MARIS – (CEFE – UMR 5175)
Atelier du LADYSS : Atelier 6 – Spatialité des vivants

THÈMES DE RECHERCHE DÉVELOPPÉS

 

    • Globalisation financière
    • Politiques monétaires
    • Crises financières
    • Réglementation bancaire

 

MOTS-CLÉS

modernisation agricole ; vitalisme ; agronomie ; entrepreneuriat ; agroécologie ; néolibéralisme ; sécurité sociale


TITRE DE LA THÈSE

La vie sans les vivants : vitalisme entrepreneurial et modernisation agricole en France depuis les années 1960.


RÉSUMÉ DE LA THÈSE

L’objet de cette recherche est de saisir le rôle d’une certaine rationalité modernisatrice dans le processus de transformation de l’agriculture française au tournant des années 1960-1970 : ce que nous nommons le « vitalisme entrepreneurial ». Cette formule désigne une réforme de la légitimation de la société de marché depuis l’ordre de la nature vers le désordre de la vie, où l’intensité vitale se confond avec le risque économique, et qui trouve l’un de ses fondements philosophiques en France dans l’évolutionnisme moraliste et modernisateur d’Henri Bergson.
En agriculture, ce vitalisme va ainsi constituer un levier puissant pour déplacer la précarité légitime depuis les relations aux vivants vers les relations commerciales. Le premier enjeu de cette recherche sera d’abord d’essayer de comprendre le rôle discret, mais structurant, de ce vitalisme entrepreneurial et néolibéral dans les politiques agricoles françaises et leurs légitimations scientifiques, théoriques et politiques au tournant des années 1960. 
Ce travail historique permettra de mieux comprendre ensuite, à partir d’enquêtes de terrain et des apports de l’écologie politique, la manière dont les pratiques agroécologiques contemporaines cherchent à refaire de la place aux instabilités des vivants, en imaginant des pratiques et des relations non dualistes, sans pour autant parvenir à se libérer réellement des injonctions modernisatrices et du cadre entrepreneurial dominant.
Le dernier enjeu de ce travail sera donc d’esquisser les conditions sociales et politiques pour que la nécessaire bifurcation agroécologique ne constitue pas un nouveau front de modernisation de l’agriculture, mais bien un renversement non-dualiste de sa précarité légitime depuis les aléas du marché vers les instabilités du vivant. C’est dans cette perspective que nous explorerons notamment l’hypothèse d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation.