Cette thèse étudie les effets structurants de l’expertise publique et privée sur la fabrique métropolitaine de Toulouse, dans sa dimension politique et géographique, depuis le début des années 2000. Les liens entre la production résidentielle privée et sa régulation publique sont interrogés au regard des analyses chiffrées produites et utilisées par quatre principaux groupes d’acteurs clés dans la fabrique métropolitaine : les services centraux et déconcentrés de l’État, les promoteurs immobiliers, les experts immobiliers privés, et les services publics métropolitains de Toulouse. Tout d’abord, les processus de recomposition socio-résidentielle de la métropole ont été abordés à partir des conditions posées par le zonage institutionnel national. Constituant un soutien à la production immobilière neuve et au marché de location, nous montrons que ce dernier joue un rôle moteur dans la transformation morphologique et socioéconomique des franges métropolitaines. Ensuite, il s’est agi d’étudier les stratégies spatiales propres à la filière de promotion immobilière à partir de deux types d’expertise : le découpage de l’espace métropolitain en secteur et sa lecture à partir de données de marché issues du champ de l’expertise immobilière privée. Finalement, la confrontation des analyses publiques, locales, nationales et privées révèle des processus spatiaux antagonistes à l’œuvre dans la métropole toulousaine. Nous observons une tension émergente entre les différents dispositifs d’expertise dans la fabrique de la métropole à l’échelle nationale et locale qui impliquent pour les services intercommunaux une reconfiguration de leurs méthodes d’observation et de représentation du territoire.