UMR7533

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Emna Khémiri

Doctorante
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
École doctorale : École Doctorale de Géographie de Paris
Année de première inscription  : 2014
Date de soutenance prévue  : 20 décembre 2023

Géographie

Directrice de thèse : Alia GANA
Atelier du LADYSS : Atelier 3 « Agriculture, Alimentation et Cohésion sociale »

THÈMES DE RECHERCHE DÉVELOPPÉS

 

    • Globalisation financière
    • Politiques monétaires
    • Crises financières
    • Réglementation bancaire

 

MOTS-CLÉS

crise ; agriculture ; inégalités territoriales ; territoires ruraux ; adaptation ; révolution ; Tunisie ; développement ; politiques néolibérales ; Géographie rurale


TITRE DE LA THÈSE

Le bassin versant du Lebna au Cap Bon (Tunisie) : Crise agricole et dynamiques contrastées d’un territoire rural. Stratégies d’adaptation des agriculteurs et recompositions socio-spatiales.


RÉSUMÉ DE LA THÈSE

La révolution tunisienne de 2011 a ouvert un vif débat sur la redéfinition des modèles de développement, plaçant la question des inégalités territoriales au cœur des débats. Dans ce contexte, la plupart des analyses – notamment de géographes – se sont attachées à montrer que le nécessaire rééquilibrage du territoire national doit passer par la réduction des disparités socio-territoriales existant entre d’une part, les régions intérieures pauvres et rurales et de l’autre, les régions littorales riches et fortement urbanisées ; et ce à travers, par exemple, la décentralisation ou encore l’application du principe de l’inégalité compensatrice. Pourtant, cette lecture dichotomique opposant les régions intérieures aux régions littorales, le rural à l’urbain, bien qu’opérante pour certaines échelles d’analyse, se heurte rapidement à une réalité de terrain plus complexe. L’étude d’un territoire rural dans une région littorale dite « favorisée » – la région du Cap Bon au Nord Est de la Tunisie –, montre en effet que les disparités socio-territoriales y sont également marquantes et qu’elles se manifestent aussi bien, entre les espaces ruraux et les espaces urbains, qu’au sein même d’espaces agricoles hautement stratégiques. Quels sont alors les facteurs et les processus contribuant à la production des disparités socio-spatiales en milieu rural et agricole et dans quelle mesure, l’analyse de ces processus permet-elle d’éclairer, plus largement, la problématique des inégalités sociales, économiques et spatiales posée par les modèles de développement en Tunisie ?
Par ailleurs, dans un contexte de crise économique, sociale et environnementale, les espaces agricoles, soumis à des pressions de plus en plus fortes sur les ressources en eau et en terre, seraient enclin à des transformations rapides. Quelles-sont les dynamiques agricoles actuellement à l’œuvre dans la région du Cap Bon, et en particulier dans le bassin versant de Lebna, et quelles-sont les stratégies déployées par les différents profils d’agriculteurs pour s’adapter aux nouvelles conditions de l’activité agricole ?
Reposant sur des enquêtes de terrain réalisées entre 2014 et 2020 auprès d’une diversité d’acteurs : institutions en charge du développement agricole et rural à l’échelle locale, régionale et nationale, gestionnaires de l’eau, exploitants agricoles (échantillon de 147 agriculteurs – enquête réalisée dans le cadre du programme de recherche ANR ALMIRA – et de 2 sociétés agricoles), organisations professionnelles, et acteurs privés œuvrant dans le secteur agro-industriel , cette thèse propose finalement : 1) d’analyser le rôle des politiques de développement agricole dans la fabrique des inégalités socio-spatiales, notamment en lien avec la question de l’accès aux ressources en eau et en terre, 2) d’examiner les facteurs à l’origine de l’exacerbation des conflits autour de celles-ci, et 3) à l’aide d’une approche typologique des exploitations agricoles, d’éclairer les processus de différenciation sociale dans les stratégies d’adaptation des exploitants et leur contribution à la recomposition des territoires productifs au Lebna.