Soutenance de thèse de Mamadou Sow

Titre de la thèse

Pollution de l’air et inégalités sanitaires dans les villes ouest-africaines : le cas de l’agglomération de Dakar (Sénégal)

Date : Lundi 16 décembre 2024
Heure : 9h00
Lieu : Université Paris Nanterre 200 avenue de la République, 92001 Nanterre Cedex
Salle : Université Paris-Nanterre – bâtiment B Pierre Grappin – salle B016 Paul Ricoeur

Pour vous orienter, vous trouverez le plan de l’université ici.

Composition du jury :

Mme Anne-Peggy HELLEQUIN, Université Paris Nanterre – Directrice de thèse
Mme Séverine FRERE, Université du Littoral Côte d’Opale – Examinatrice
M. Emmanuel BONNET, IRD-PRODIG – Examinateur
M. Ibrahima SY, Université Cheikh Anta Diop de Dakar – Examinateur
Mme Virginie CHASLES, Université Jean Monnet Saint-Étienne – Rapporteure
Mme Catherine FOURNET-GUERIN, Sorbonne Université – Rapporteure

Si vous souhaitez assister à cet événement, merci de bien vouloir me confirmer votre présence en m’écrivant à l’adresse suivante :  mamosow@gmail.com

Résumé :
Cette thèse examine les enjeux complexes liés à la pollution de l’air et aux inégalités sanitaires dans le contexte urbain ouest-africain, en prenant pour cas d’étude l’agglomération de Dakar. L’approche géographique adoptée conjugue analyses spatiales reposant sur des données sanitaires, des mesures de pollution et des perceptions locales. Elle met en évidence l’importance cruciale de l’accessibilité et de la disponibilité des données, tout en soulignant les défis liés à leur mobilisation et à l’adoption de méthodologies adaptées pour mieux éclairer les disparités socio-spatiales et sanitaires liées à la pollution.
La genèse de l’espace urbain dakarois, résultant d’une double influence autochtone et coloniale, a engendré une urbanisation dense, caractérisée par un trafic routier intense et une proximité entre les zones résidentielles, les axes de circulation et les installations industrielles. La configuration spatiale de cet espace favorise également la résurgence de particules sableuses, le tout amplifié par des épisodes saisonniers de poussières sahariennes. En 2019, les concentrations moyennes journalières ont dépassé la norme sénégalaise (150 μg/m³) pendant 70 jours et les recommandations de l’OMS (45 μg/m³) pendant 288 jours. Bien que les données secondaires disponibles n’aient pas permis d’identifier avec précision les zones les plus exposées ou d’établir des corrélations robustes entre les concentrations de polluants et les consultations pour affections respiratoires, les analyses du volume de transport suggèrent une exposition plus prononcée à proximité des axes routiers. Ce constat laisse présager des risques sanitaires accumulés, notamment asthmatiques, dans les zones périphériques du département de Dakar, avec des taux plus marqués chez les enfants et les adolescents.
Une enquête menée dans deux communes représentatives de Dakar, Hann Bel-Air et HLM a révélé que les perceptions de la qualité de l’air et de l’exposition à la pollution sont influencées par des facteurs spatiaux, socio-économiques et comportementaux. Par exemple, l’utilisation de produits anti-moustiques à l’intérieur, les conditions de logement et la proximité du trafic routier modulent significativement ces perceptions. Un indice de vulnérabilité sanitaire lié à l’exposition à la pollution, élaboré à titre exploratoire, a permis de cartographier les inégalités entre les quartiers enquêtés. Cette analyse a mis en exergue les disparités socio-environnementales entre les espaces précaires situés à proximité des axes routiers et les cités résidentielles aisées bénéficiant d’une meilleure capacité d’adaptation. Bien que le Sénégal se distingue par une surveillance permanente de la qualité de l’air et un cadre règlementaire évolutif, l’implication des acteurs locaux tels que les collectivités territoriales et les professionnels de santé ou les citoyens dans la gestion de cette problématique reste insuffisante.

Mots-clés : pollution de l’air, inégalités sanitaires, approche géographique, perceptions, gestion de la pollution, villes ouest-africaines.