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Séminaire de l’Atelier 6 – Spatialité des Vivants – « Écologies et enquêtes, savoirs situés et créativités » avec Emilie HACHE, Damien DELORME et Geneviève PRUVOST

Jeudi 1er février 2024 de 10h à 17h, Université Paris Cité, Bâtiment Olympe de Gouges, salle 209 et à distance (voir "Lire plus")

 

Pour participer à distance :

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https://cnrs.zoom.us/j/97867658323?pwd=ZElHeGdrcmZvWlZHM01QYzdVYXcwZz09

ID de réunion: 978 6765 8323
Code secret: QNxeZ7

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Écologies depuis les féminismes et les spiritualités

De la Génération
Enquête sur sa disparition et son remplacement par la production
par Emilie Hache

Les sociétés industrielles, extractivistes et productivistes, ne manifestent aucun souci pour la reproduction de leurs conditions d’existence car elles ont oublié que la perpétuation du monde avait besoin d’être accompagnée par celles et ceux qui le composent. Mais cela a-t-il toujours été le cas ? Et quel rôle les rapports de genre ont-ils joué dans cette histoire ? L’autrice explore les manières de concevoir cette perpétuation dans différentes sociétés pré- et non industrielles, en Grèce antique, en Europe médiévale ou encore dans certaines sociétés matrilinéaires contemporaines. On découvre qu’une importance majeure y est accordée aux pratiques (re)génératives, chargées d’assurer le renouvellement de la société tout entière – travail de subsistance, reproduction des générations, liens avec les invisibles, etc… L’avènement du christianisme et du nouveau rapport au monde qu’il a institué a tout bouleversé. Le souci de la (re)génération du monde a progressivement été remplacé par l’idée d’un monde créé une fois pour toutes, n’ayant plus besoin d’être perpétué au quotidien – la providence infinie se chargeant de tout. Est-il possible de réinventer des pratiques génératives mettant fin à notre illimitisme, de manière non coercitive et égalitaire ? Tel est l’enjeu central de cette enquête, exigeant d’en finir avec le passé que la société industrielle s’est inventé pour justifier sa course en avant effrénée.

Émilie Hache enseigne la philosophie à l’université de Nanterre. Elle est l’autrice de Ce à quoi
nous tenons (2011) et de Reclaim. Anthologie de textes écoféministes (2016).

 

Quelles images pour une écologie émancipatrice ?
Marges, mauvaises herbes et tourbillons
par Damien Delorm

Au sein des humanités environnementales, la « nature » est toute à la fois remise en cause, rejetée ou revendiquée. Cette crise de l’idée de nature oppose, schématiquement, d’un côté, des positions a-naturalistes qui appellent à penser et agir sans la « nature » et, de l’autre, des positions multi-naturalistes qui revendiquent une conception et des usages pluralistes et renouvelés. J’analyse les arguments qui structurent ces débats (autour des dimensions oppressives ou émancipatrices de l’idée de nature) dans mon travail de thèse.
Mais j’aimerais saisir l’invitation à penser les rapports à l’espace, pour réfléchir aux images et imaginaires des écologies émancipatrices qui m’intéressent et dont j’essaie de faire entendre les voix. En quoi l’expérience des « marges » offre-t-elle des ressources théoriques et pratiques pour une philosophie mineure de l’environnement ? Comment les « tourbillons » invitent-ils de repenser l’histoire de l’idée de nature ? Pourquoi les « mauvaises herbes » peuvent-elles être revendiquées comme un modèle politique de résistance et d’invention face à un système ravageur ?

Damien Delorme est docteur en philosophie et théologie, premier assistant en philosophie et éthique de l’environnement à l’UNI Lausanne (IGD) et chargé de cours en éthique de l’environnement à l’université de Genève et de Lyon. Il a soutenu, en 2021, sa thèse intitulée « La nature et ses marges : la crise de l’idée de nature dans les humanités environnementales ». Ses recherches portent notamment sur la question de l’articulation entre l’écologie en première personne et l’écologie politique. À ce titre, il s’intéresse à l’écospiritualité, à l’écoféminisme, à l’esthétique environnementale et aux écotopies.

Quotidien politique
Écologie, féminisme, subsistance
par Geneviève Pruvost

Fin des sociétés paysannes, cuisines équipées, bétonisation des terres arables, effacement des savoirfaire et cosmogonies autochtones, ignorance des rythmes du monde vivant… Ces phénomènes divers que l’on apprend aujourd’hui à déplorer sont bel et bien liés, nous disent depuis un demi-siècle des théoriciennes écoféministes, critiques de la modernité industrielle. C’est à leurs pensées, méconnues en France, ainsi qu’aux leçons existentielles et politiques qu’il convient d’en tirer, qu’est consacré cet ouvrage. L’auteure explore les alternatives écologiques et anticapitalistes contemporaines pour démontrer que la vie quotidienne est un terrain politique fondateur. Sans politique du quotidien, sans reconstruction collective et radicale de notre subsistance, il n’y aura pas de société égalitaire ni écologique. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas la généralisation du salariat qui a permis d’accéder à la société de consommation et au confort appareillé, mais le colonialisme et le travail domestique féminin. Une autre organisation politique de la vie et des rapports à la nature est possible. À condition d’être redistribué, ancré dans une communauté en prise avec un biotope et des usages, le travail de subsistance ainsi repensé devient un facteur d’émancipation. La fabrique du quotidien apparaît alors pour ce qu’elle est : un enjeu révolutionnaire.

Geneviève Pruvost, médaille de bronze du CNRS, est sociologue du travail et du genre au Centre d’étude des mouvements sociaux (EHESS). Ses recherches portent sur la politisation du moindre geste et les alternatives écologiques. Elle a notamment publié, avec Coline Cardi, Penser la violence des femmes.

 

Présentation du séminaire du 1er février 2024 en pdf.

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Programme des séminaires en 2023-2024.

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1718787600

Du mercredi 19 juin au vendredi 21 juin 2024, Campus Condorcet

1714485600

Mardi 30 avril 2024 à 14h au Centre Panthéon-Sorbonne, Galerie Gerson, Escalier G2, 1er étage, salle F673 (entrée par le 54 rue Saint-Jacques, 75005 Paris)