Dans un contexte global d’urbanisation et de changements environnementaux, l’intégration de la biodiversité aux espaces urbains devient un défi de plus en plus important pour les acteurs de la ville. Les acteurs institutionnels ne sont pas les seuls à y prendre part : différents collectifs citoyens semblent y contribuer selon des modalités diverses allant de l’action encadrée par les institutions publiques à l’initiative spontanée ou informelle.
Notre analyse s’intéresse spécifiquement à trois initiatives citoyennes locales revendiquant une action bénéfique pour la biodiversité, dans deux contextes métropolitains : celui du Grand Paris (France) et de New York City (Etats-Unis). Ces actions collectives investissent un mode d’action partenarial avec les pouvoirs publics municipaux en impliquant les acteurs techniques et politiques mais aussi certains habitants dans des projets locaux de renaturation. Ceux-ci recouvrent plusieurs registres d’action, comme la restauration d’habitats pour la faune, la réintroduction d’espèces végétales locales, l’expérimentation de nouvelles méthodes de plantation ou encore l’éducation à l’écologie urbaine. Sous l’influence de la géographie environnementale et dans une perspective plus-qu’humaine, nous proposons d’interroger ces actions collectives en tant qu’innovations socio-écologiques territorialisées.En utilisant une méthodologie qualitative et interdisciplinaire, nous interrogeons, de façon critique, les reconfigurations à l’œuvre en matière de gouvernance des espaces de nature urbaine. La mise en perspective internationale permet de pointer certaines spécificités et limites propres à chaque contexte territorial, tout en nuançant les théories d’une néolibéralisation et d’une technocratisation de la production urbaine de la nature. A partir d’une réflexion sur ces études de cas, nous proposons finalement une grille de lecture originale des processus de co-production de nouveaux communs écologiques urbains, fondés sur un empowerment des acteurs citoyens.