En considérant une certaine responsabilité humaine dans l’ampleur des catastrophes d’origine « naturelle », la réduction de la vulnérabilité devient un enjeu politique et social. Dans la panoplie des mesures, la réduction de la vulnérabilité permet dans beaucoup de cas d’envisager une mitigation du risque à moindre coût. C’est, face à certains phénomènes naturels comme les séismes, la seule prévention possible. Dans le cas du séisme du 12 janvier 2010 à Port-au-Prince, de véritables stratégies socio-spatiales se font jour dans les opérations de reconstruction. Il convient alors de se demander dans quelles mesures elles prennent sens en termes d’actions réelles de réduction des vulnérabilités, à l’échelle : de la ville, de la section communale et enfin du quartier habité. Ces échelles territoriales et leurs caractéristiques sociales sont-elles autant révélatrices de la diversification voire de la divergence des stratégies d’acteurs dans la reconstruction de Port-au-Prince en vue d’une réduction durable des vulnérabilités ? Les différentes hypothèses de travail se fondent ainsi sur une analyse multi-scalaire afin de cerner les recompositions territoriales en cours. Ceci amène à interroger les territoires d’action des acteurs locaux, nationaux et internationaux dans la reconstruction post-catastrophe de Port-au-Prince et d’en saisir les stratégies de négociations/médiations socio-spatiales. La catastrophe pourrait donc être considérée comme un révélateur d’une crise socio-économique et politique profonde, et la reconstruction un épisode de renégociation territoriale pour chaque groupe de citadins. En ce sens, la réduction de la vulnérabilité deviendrait une revendication citoyenne légitime, la question est de savoir quels sont les groupes les mieux armés voire les plus médiatisés pour la voir réellement aboutir. Quel serait la volonté des pouvoirs publics haïtiens et des acteurs internationaux dans l’avènement post-catastrophe d’un espace métropolitain plus équitable ?