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Colloque « Le peuplement : catégorie insaisissable des politiques urbaines ? « 

Lieux :
– Le 17 novembre :
Campus Carnot (Amphi J020)
Télécom Saint-Étienne
25 rue Docteur Rémy Annino
42000 Saint-Etienne

– Le 18 novembre :
Institut d’études politiques
Petit Amphithéâtre de l’IEP
14 Avenue Berthelot
69007 Lyon

Ce colloque s’inscrit dans le cadre du projet ANR SPACECONTROL (programme « Espace et territoire », édition 2010 ; coordinateur : Dominique Duprez), qui vise à comprendre les logiques et dynamiques du contrôle socio-spatial des classes populaires (et en particulier des jeunes). L’un des axes du projet vise à analyser le « peuplement » comme catégorie des politiques urbaines et à le saisir au moyen de méthodes diverses (allant de la comparaison internationale à l’approche socio-historique et micro-locale).

A bien des égards, le peuplement peut être qualifié de catégorie insaisissable des politiques urbaines. L’incertitude inhérente à cette catégorie provient de ce qu’elle renvoie le plus souvent à du « non dit », du « non officiel », à des catégorisations silencieuses et des modes d’action discrets (sauf dans certains contextes politiques extrêmes, tels que les politiques d’apartheid, cf. Morange, 2006 ; Houssay, 1999). Cette catégorie est aussi marquée par un déficit de légitimité dans la mesure où les politiques et les choix de peuplement ne se disent pas et subissent difficilement l’épreuve de la justification. Le déficit de légitimité est aussi alimenté par les connotations politiques très fortes, et le plus souvent négatives, de la notion de « politique de peuplement », connotations liées au fait que ces politiques sont justement associées à des contextes politiques d’une grande violence, à des formes de domination extrêmes, par exemple dans le cas des entreprises de colonisation (cas d’Israël et des « colonies de peuplement » aujourd’hui). Pourtant, les chercheurs enquêtant sur des politiques urbaines y compris dans des contextes politiques plus ordinaires et pacifiques sont souvent amenés à constater que le peuplement est construit, même discrètement, comme un enjeu par les acteurs de ces politiques urbaines et que peuvent s’y jouer des formes plus subtiles de contrôle politique, spatial et social.

Pour ces raisons peut-être, peu de travaux prennent aujourd’hui le peuplement comme objet de recherche. De nombreuses recherches actuelles étudient la ségrégation, la « mixité sociale », ou encore les formes de mobilités résidentielles et géographiques. Si ces entrées recoupent partiellement la question du peuplement, elles laissent dans l’ombre de nombreux aspects de celle-ci. En particulier, elles abordent rarement directement la question des intentions, choix et stratégies politiques et celle des représentations sociales et catégorisations qui informent ces intentions et ces choix. L’objectif de ce colloque est ainsi de tenter de faire le bilan des connaissances et d’identifier les chantiers et questions de recherche à venir afin de mieux comprendre comment le peuplement constitue un enjeu des politiques urbaines, au cœur des relations entre espace et politique.

Le terme de peuplement est traditionnellement défini de deux grandes manières : il peut renvoyer soit à un état, soit à une action. Nous le définirons ici dans ce deuxième sens, comme une action consistant à peupler des territoires c’est-à-dire à influencer la composition sociale de ces territoires. L’objet de ce colloque est donc de comprendre en quoi ce peuplement est construit comme un enjeu et un objet des politiques urbaines par les différentes catégories d’acteurs participant à la fabrication de ces politiques, dans des contextes sociaux, historiques et politiques spécifiques, qu’ils soient ordinaires ou « extraordinaires ».

Pour plus d’informations sur le colloque, cliquer ici.