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Atelier Développement durable et « acceptabilité sociale »

Atelier thématique commun au GIS ReHaL et au réseau AC/DD

Résumé

La mise en œuvre du développement durable à l’aide de dispositifs sociotechniques centrés sur une « participation raisonnable » de l’habitant-usager relève d’une « coercition mutuelle » qui atteint aujourd’hui ses limites, dont la plus connue est le fameux « effet rebond ». Face à ces blocages, la psychologie sociale, l’économie comportementale, les sciences de la communication, les neurosciences ou la science politique sont sollicités pour répondre à cet « impératif écologique [qui] exige d’une part, des innovations technologiques et, d’autre part, des changements de comportement individuel et collectif (…) hypothétiques ». La notion d’acceptabilité sociale, directement issue de la gestion des risques et du calcul rationnel a progressivement été reprise par les institutions alors qu’elle soulève de nombreuses questions que nous aborderons dans cet atelier et qui sont détaillées dans le texte de présentation. Cet atelier commun au réseau AC/DD et au GIS ReHaL souhaite apporter dès sa première année d’existence une contribution à ce débat, à travers trois séances, la première consacrée à la conception de la ville durable, la seconde à son appropriation et la dernière au travail du chercheur vis-à-vis de cette problématique de l’acceptabilité sociale du développement durable.

Annonce/Argumentaire

Nous souhaitons dans cet atelier nous intéresser à la dimension performative du développement durable, qui s’appuie sur un consensus moral préalable, une représentation partagée permettant aux acteurs d’agir ensemble [1]. Ce caractère performatif s’exerce notamment à l’aide d’indicateurs et par l’attribution de rôles aux différents acteurs qui y participent, donnant une place essentielle à l’expertise et à la recherche. Les indicateurs sont en effet des instruments de mesure et des médiateurs facilitant les apprentissages organisationnels, la co-construction et l’innovation institutionnelle [2]. L’expertise et la recherche tiennent quant-à-elles, un rôle essentiel dans la performativité du développement durable, au moins pour deux raisons. D’une part, elles interviennent en amont dans l’actualisation des formes de cette notion problématique et des dispositifs qui l’effectuent. D’autre part, elles s’inscrivent dans une démarche d’aide à la décision qui vise à favoriser l’intégration de ce nouveau référentiel de l’action publique par la population [3].

Cependant, la mise en œuvre du développement durable à l’aide de dispositifs sociotechniques centrés sur une “participation raisonnable” [4] de l’habitant-usager relève aussi d’une “coercition mutuelle” [5] qui atteint aujourd’hui ses limites, dont la plus connue est le fameux “effet rebond”. L’amélioration continue des performances techniques des bâtiments voit en effet les ménages augmenter leur consommation corrélativement aux économies réalisées. Cette situation est aujourd’hui dénoncée comme étant le produit d’un effet pervers comportemental, contradictoire avec le modèle de sobriété prôné par le développement durable.

Face à ces blocages, la psychologie sociale, l’économie comportementale, les sciences de la communication, les neurosciences ou la science politique sont sollicités pour répondre à cet “impératif écologique [qui] exige d’une part, des innovations technologiques et, d’autre part, des changements de comportement individuel et collectif (…) hypothétiques” [6].

La notion d’acceptabilité sociale, directement issue de la gestion des risques et du calcul rationnel a progressivement été reprise par les institutions alors qu’elle soulève de nombreuses questions :

La notion d’acceptabilité peut-elle répondre aux obstacles rencontrés par le développement durable, sans questionner son caractère hégémonique et impératif ?

Dans quelle mesure, un “paternalisme libertaire”[7] confortant la rationalité latente des individus pour orienter leur choix en direction de cet “impératif”, ne renforce-t-il pas les contradictions de cet oxymore qu’est le développement durable ?

Comment la recherche urbaine peut-elle s’extraire d’une approche normative de l’acceptabilité en termes de standards et de bonnes pratiques, alors même que les formes concrètes du développement durable sont constamment co-construites avec des acteurs publics et privés en demande de modèles transférables ?

Dans quelle mesure, interroger la notion d’acceptabilité et ses usages, peut-il nous permettre d’une part, de donner sens aux difficultés concrètes que rencontre le développement durable et d’autre part, de mieux comprendre la nature des relations entre la recherche et le champ du développement durable ?

Enfin, ce travail sur le rôle de l’acceptabilité peut-il nous permettre de trouver des points d’appui pour construire la critique vis-à-vis du développement durable ?

Cet atelier commun au réseau AC/DD et au GIS ReHaL souhaite apporter dès sa première année d’existence une contribution à ce débat, à travers trois séances, la première consacrée à la conception de la ville durable, la seconde à son appropriation et la dernière au travail du chercheur vis-à-vis de cette problématique de l’acceptabilité sociale du développement durable.

Présentation

Chaque séance de l’atelier repose sur une trame “définitions / étude de cas / controverse” qui pourra être répartie librement suivant les ateliers (par intervenant, par séquences distinctes au cours de la journée, etc.) :

– Définitions : Les notions d’acceptabilité, d’intégration, d’acceptation, d’appropriation, etc. ne sont pas portées par les mêmes acteurs et prennent un sens différent selon les contextes.
– Études de cas : les expériences de terrain évoquées sont destinées à mettre à l’épreuve les débats précédents sur les définitions et leur usage.
– Controverse : une question problématique est élaborée en amont et réajustée en fonction des enseignements des séquences précédentes.

Les thèmes envisagés pour structurer la réflexion sont répartis en trois journées.

Première journée – «Concepteurs de durabilité : des quartiers pour éco-habitants idéaux ?»
Vendredi 7 décembre 2012
10h30-13h et 14h-16h30

Deuxième journée – «Innovations et comportements»
Vendredi 15 février 2013

Troisième journée – Recherche et « Acceptabilité sociale » de la durabilité
Vendredi 12 avril 2013

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