Les modifications des systèmes et des équilibres écologiques naturels découlant des activités humaines posent deux grands types de questionnements à l’humanité. Le premier, d’ordre éthique, nous incite à penser la place de l’homme à la surface de la planète et dans son environnement. Le second, plus pragmatique, nous invite à nous demander quelles seront les conséquences à plus ou moins long terme de ces changements sur la vie en général et celle des sociétés en particulier. La biodiversité est un facteur d’équilibre des systèmes. Elle rend à l’humanité un grand nombre de services qui ont été détaillés lors du Millenium Ecosystem Assessment par un consortium de plus de 1300 chercheurs internationaux. L’urbanisation, engendrant le développement des réseaux de transport, la destruction d’habitats naturels et la fragmentation des habitats restants, est reconnue comme étant la cause majeure de l’érosion de la biodiversité, dénoncée en 1992 au sommet de la Terre de Rio, et dont les tendances de perte ne s’inversent pas.
La biodiversité apparaît aujourd’hui comme une ressource fragile qu’il est nécessaire de protéger par des actions concrètes s’inscrivant dans les territoires de vie des sociétés. Afin de disposer d’un outil fiable d’aide à la décision qui lui permette de réfléchir à l’aménagement de son territoire de façon positive pour la biodiversité, le conseil général de Seine-et-Marne a fait appel au Muséum national d’histoire naturelle dans le cadre de l’Atlas dynamique de la biodiversité de Seine-et-Marne. Ce projet de thèse a pour ambition la création d’un tel outil, qui, en mettant en relation les dynamiques spatio-temporelles de l’occupation du sol depuis 1982 avec la biodiversité du département, proposera des modèles qui, conjugués à des scénarios d’acteurs, permettront de visualiser les conséquences de différentes visions prospectives de l’évolution des territoires.